Question:
L'art est-il une sous-discipline ?
JBDA en exil depuis le 15.09.08
2008-01-25 09:27:17 UTC
Après l'affaire Cy Twombly, l'affaire Buren a de nouveau fait apparaître sur Q/R une foule de remarques péremptoires et non argumentées sur l'art, sur ce qu'il est, ce qu'il doit être, etc.
Lorsqu'on met les auteurs de tels propos en face de leurs contradictions avec arguments à l'appui, les voilà qui, au lieu d'apporter à leur tour des contre-arguments, se fâchent. Il serait intolérable de remettre en cause des vérités qui, à les entendre, vont parfaitement de soi et que seule une improbable élite ou des membres de je ne sais quel complot contrediraient :
- L'art doit être beau, et c'est là son seul but.
- L'art doit ressembler à la réalité.
- L'art doit être bien fait.
- L'art doit se comprendre immédiatement et sans effort.
- etc.

Ce genre de remarque serait inacceptable en mathématiques, en sciences, en histoire, etc.
D'où ma question : L'art serait-il une sous-discipline, laquelle serait la seule à devoir tolérer les jugements arbitraires ?
Dix-sept réponses:
2008-01-29 03:04:02 UTC
Il en est de l'art comme de la mode : c'est souvent l'exploitation de la bêtise humaine ! Car s'extasier devant une toile entièrement blanche, bleue ou rouge et y voir un message révolutionnaire, une inspiration géniale ou une délicatesse dans la manifestation spontanée de la perception artistique du Maître, c'est à se demander à quoi servent les soi-disant connaissances de ceux qui s'en prévalent dans ce domaine. Que dire des ferrailles concassées, des seaux de peintures jetés à terre avant que l’artiste ne daigne piétiner suivant l’inspiration du moment, des ustensiles de cuisines exposés pêle-mêle avec des cuvettes de WC dans des musées ou des galeries de renom, jusqu’à des excréments exposés dans un musée qui au bout de quelques jours ont été jetés par les employés tant l’odeur était insupportable ! Dans ce dernier cas on peut se demander qui étaient les plus débiles : « l’artiste » qui avait exposé ses excréments , le directeur du musée qui avait accepté de les exposer où les visiteurs. Au nom de l’art toutes les excentricités sont permises, toutes les folies et les aberrations, sont non seulement tolérées mais même reçues avec une sorte d’émerveillement béat systématique par les bobos qui se doivent d’être parmi les premiers à s’être extasiés devant la nouveauté.

Or les musées n’exposent bien souvent que des copies en cas de vol ou d’attentat, il est notoire qu’ils regorgent de faux en tout genre mais ils ne s’en vantent pas évidemment, s’être fait avoir quand on se prétend expert cela la fout mal ! Et pourtant devant ces faux et ces copies, ceux qui ont tant de connaissances, qui ont fait des études sur les beaux-arts et qui sont de véritables encyclopédies vivantes en la matière, vont partager une émotion intense devant l’œuvre, croyant communier avec son auteur, alors qu’il n’a jamais vu, ni approché l’œuvre en question exposée ! C’est donc que finalement ce n’est pas ce que les spécialistes voient qui les émerveillent, mais c’est l’idée qu’ils s’en font !

Voici un petit article amusant publié dans la Méthode 90 d’espagnol (livre de poche) pages 335 et 337 : PEINTRE. Si vous ne vous croyez bon, pas même à être écrivain, consacrez-vous à la peinture. C’est assez à la mode. Jusqu’à il y a quelques temps ; être peintre requérait de longues années d’études sur des matières aussi grises et aussi ennuyeuse qu !e la perspective, le dessin, la composition, etc.. Maintenant vous pouvez devenir abstrait, plus vous serez abstrait, mieux cela vaudra. La seule qualité dont un peintre abstrait ait besoin , c’est la facilité de parole. La peinture abstraite se caractérise en ce qu’elle est entourée de littérature de tous côtés.

Rappelez-vous également le principe de base de l’art abstrait : peindre d’abord, expliquer ensuite. Ne dites pas : « Je vais peindre un coucher de soleil » Vous pourriez vous causer une cruelle désillusion, à vous et à ceux qui vous entourent. Peignez, et ensuite selon l’inspiration du moment, dites : « Ceci est une maja nue après avoir mis son écharpe ». Ou bien donnez-lui un titre : « Peinture et numéro 3 ». Si vous lisez de temps en temps des revues spécialisées, vous trouverez l’argot nécessaire pour expliquer vos collages et vos peintures. Une revue spécialisée se caractérise en ce qu’elle n’a pas de pages de publicité et qu’on ne la comprend qu’après avoir lu 4 ou 5 numéros.



C’est Klimska (je crois bien) qui a exposé ses premières toiles pour déconner il les considérait comme de la foutaise, il s’en était vanté auprès de ses copains. Surpris par l’enthousiasme des spécialistes autoproclamés et par la soudaine montée des prix de ses toiles, il continua à jouer le jeu puisque les gogos les aimaient !



Je suis toujours ahuri lorsque je constate que tant de gens parlent avec une sorte de vénération extatique de L’ART, comme si cela avait une importance vitale ! La seule chose dont l’homme ait vraiment besoin sur la planète ce sont des paysans : sans eux on crèverait tous de faim. Ce sont les moins bien payés et les moins biens valorisés. Le louvre pourrait brûler entiérement avec toutes ses œuvres, cela ne changerait rien pour le reste de l’humanité. De toutes façons tout retombera en poussière un jour ou l’autre. Et à force d’être restaurées que reste-il des œuvres initiales ? A un moment, plus rien ! De plus, le marché de l’art drainant des sommes pharamineuses, tous les requins de la planète y accourent et s’en donnent à cœur joie : fausses attestations signées par des experts les plus prestigieux, faussaires géniaux capables d’imiter n’importe quel peintre ou n’importe quelle signature, ventes bidons pour faire monter la côte d’un artiste que l’on souhaite mettre en valeur où commissaires-priseurs, experts et directeurs de galeries s’entendent comme larrons en foire, etc… etc.. Les combines pour rouler les gogos et leur faire avaler n’importe quoi sont nombreuses !

Relisez le conte d'Andersen du roi et de son costume invisible avec sa vérité sortant de la bouche d'un enfant, transposez le dans le domaine de l'art moderne : c'est tout à fait cela !



Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste, tout est vanité !
purdey
2008-01-29 22:28:37 UTC
Je suis aussi nulle en maths qu'en colonnes de Buren !

Mon avis n'a, donc, pas grande importance....

....

C'est sûr que l'on demande beaucoup à l'art !

Plus qu'à toute autre discipline.

L'art est plutôt une ... sur-discipline.

Et comme tel, nous déçoit souvent,

lorsqu'il ne "réveille" rien en nous.

Laisse notre âme aride

et nos sens endormis.

...

Ce qui m'a le plus émue,

à la vue des colonnes de Buren,

ce sont les petites pièces,

que l'on peut voir au sous-sol,

en baissant les yeux,

à travers les grilles....

Déposées là,

comme une offrande,

au milieu des immondices de toutes sortes.

Triste et pathétique... ;-(((

....

Ces colonnes me rappellent cette phrase :



"Dans un monde rempli de merveilles,

Ils ont réussi à inventer l'ennui"

- Les annales du disque-monde -

....

Je ne fais pas partie d'une "élite" ...

(-;.....(TF1, M6).... @saintgrr ....;-)

Mon jugement "arbitraire" est excusable, n'est-ce pas ?

....

Bonne soirée

@+



@saintegrr. Merci pour ta réponse.

Effectivement,

avec de l'eau en perpétuel mouvement

et un éclairage adéquat

cela pourrait être différent ..... surtout le soir.

Bonne journée à toi.

@+
speranza
2008-02-01 17:19:15 UTC
La réponse est, bien évidemment, non.

L'Art est une discipline à part entière. Je suis pleinement en accord avec toi concernant tes remarques complémentaires.



Quand le débat est à ce niveau (très rare sur Q/R malheureusement !) et que les intervenants sont aussi engagés, j'avoue que la parole me manque, ça mériterait un débat oral !



Je pense que les explications sont nombreuses. Je vais dire simplement et directement quelques points qui me semblent devoir être mis en évidence :



- Il n'y a pas dans notre société une véritable politique d'éducation artistique. Quelques cours de dessin, une ou deux sorties dans les musées et c'est fini ! Si les parents ne suivent pas, l'apprentissage se termine là ! C'est très insuffisant !



Sans un vrai apprentissage, une réelle ouverture de l'esprit, je pense qu'on ne peut véritablement s'étonner de la réaction très basique et simpliste du commun des mortels ensuite. Comment apprécier un Soulage dans ces conditions ?



- Trop souvent les médias (et les artistes !) font passer de fausses idées sur l'Art et la condition d'artiste !



L'opinion publique pense qu'un artiste se doit d'être un peu fou, décalé, en dehors du monde, plus exactement dans "son monde". L'opinion possède une image déformée, une carricature de l'artiste à laquelle elle finit par s'attacher.



On attribue à un artiste aucune qualité de sérieux, de travail, de courage, de patience, de rigueur etc. L'artiste ne travaille que de temps en temps, avec nonchalance, il attend que le génie agisse...



Or, rien n'est plus exigeant que la recherche artistique ! L'Art exige la même rigueur, le même travail que celui exigé en mathématiques ! Mais les gens ne l'appréhendent pas !



- Comme, dans l'esprit du public, l'artiste ne travaille pas beaucoup et que cela s'appuie sur un manque d'éducation artistique, l'opinion publique pense que de façon très basique elle peut se permettre de juger avec des avis aussi ouverts et fondés que ceux de Robespierre à la grande époque ! : )



L'Art doit être beau, figuratif et obéir à "nos" exigences du temps ce qui est bien évidemment absurde.



- On retrouve ce que j'avance, de façon détournée, quand on parle Histoire de l'Art. Car, les gens sont souvent perdus quand on leur demande leur avis sur une oeuvre de Boticelli ou de Vinci ! Leurs repères disparaissent et leur attitude n'est plus la même ! On entend souvent, alors, de façon spontanée, les gens dirent : "oh, tu sais moi je n'y connais pas grand chose !"



Ceux qui, aujourd'hui, critiqueront sans vergogne, ne savent pas du tout quoi dire car ils ne savent pas lire, analyser une oeuvre, la situer dans son contexte.



Le "style" n'étant pas moderne, il leur apparait dépassé et ils n'éprouvent rien, trouvent souvent cela moche mais n'osent pas le dire ! Ils ne peuvent pas en dire du mal ou fuir facilement (du genre : "un enfant de cinq ans ferait la même chose !") car c'est figuratif, célèbre, reconnu mondialement depuis des siècles !



Il y aurait tellement de choses à dire ! : )



Je suis choqué et profondément parce que j'ai lu dans certaines interventions !



Je suis le premier à dénoncer les pseudo-artistes qui justement ne respectent rien, aucune règle et ne sont là que pour faire du fric. Oui, cela existe et peut être dénoncé MAIS tomber dans l'excès inverse c'est faire preuve de la même bassesse intellectuelle.



Brûler le Louvre ne changerait rien ?

Mais alors, cher Monsieur, à quoi bon vivre !?

Puisqu'à la fin tout disparait, devenons tous agriculteur et entre deux plantations attendons patiemment, sans rien faire, de mourir !



A ce compte là, les écrivains sont des scribouilleurs, les philosophes des blablateurs etc. A quoi bon travailler ? A quoi bon faire des maths ? A quoi bon citer des livres écrit par des gens qui ne sont même pas des agriculteurs ! : )



Non, l'Art n'est pas synonyme de "beau", l'Art peut tout être ! Quand il est issu, porteur d'une âme, d'un travail, d'une force, d'une pensée ! Il peut déranger, effrayer, mettre mal à l'aise...



Une oeuvre doit être aussi perçue comme la réponse d'un artiste aux questions posés à l'humanité.



Un artiste ne parle pas de "beau" à proprement parler, par exemple. Il se questionne. Il entre dans une démarche artistique, une façon de pensée très particulière.



Il se questionne et se demande ce qu'est le "beau". Pourquoi spontanément on trouvera ça beau ?

Qu'est-ce que le "non beau" ?

Si je veux faire quelque chose de laid, suis-je donc si sûr de réussir à chaque fois ?

D'abord, il y a la technique, des règles (mathématiques d'ailleurs !), la proportion etc. ok, mais elles n'expliquent pas tout en Art.

Cela ne sera jamais beau pour tous. Pourquoi ?

Ensuite, l'étude artistique, montre que la perfection est perçue comme n'étant pas belle ! Ainsi, l'artiste, le peintre, sait qu'il faut toujours donner de l'imperfection pour rendre le "beau" ! Pourquoi ?

Etc. etc. : )



Enfin, je ne suis pas mathématicien, loin s'en faut, mais je crois savoir que les mathématiques sont comme un langage. De ce fait, je crois savoir qu'elles n'apparaissent toujours fondées et définitives qu'à ceux qui ne les maitrisent pas complètement et parfaitement.



Je me souviens de théories de démonstration par l'absurde (savoureux ! :) et crois savoir que les travaux d'Einstein reposait, en partie, sur des démonstrations qu'il savait être, dès le départ, fausses ou infondées...
minonow
2008-02-01 14:49:28 UTC
Je ne veux pas entrer dans le débat, qui me semble superfétatoire bien qu'intéressant, mais donner mon avis:

L'art doit émouvoir, l'art est transformation, observation et création. L'art est multiple et compte tant de formes que la terre compte de races (humaines et animales)...

Il y a l'art visible, l'art audible... L'art de vivre, les arts ménager, l'art de la table, ...

L'art-ithmétique ;o)

Et surtout: l'art de parler pour ne rien dire!

Bz
Vol2 Moineau
2008-01-25 17:52:26 UTC
L'art est une discipline soumise aux aléas de l'esprit

Elle doit avant tout faire bouger notre inconscient, ce qui ne dois pas empécher la réflexion pour autant.
jacques sorgniard
2008-02-01 13:13:05 UTC
...Je suis à peine surpris de la quantité de réponses différentes sur l'art . L'art n'a besoin d'aucune explication. Vous aimez ou vous n'aimez pas. Point. L'esthétique, réduite aux instruments de l'éloquence, dit fort mal ce que l'oeuvre d'art dit si bien en son langage propre...Disait Alain.

Et Picasso :

Pourquoi vouloir tout expliquer ? Laissez-vous séduire. Vivez l'instant de plaisir s'il existe, et achetez le tableau, ou la sculpture, si vous pouvez...ainsi vous prolongerez votre bonheur.
Laura
2008-01-26 02:18:44 UTC
Bonjour,

tout d'abord laisse moi te dire que je suis totalement d'accord avec toi. J'avais déjà lu plusieurs de tes interventions sur Q/R et je l'ai est trouvés très pertinentes. De plus, tes arguments clairs, argumentés et documentés sont toujours intelligents, contrairement à beaucoup de remise en question de l'art un peu bête, gratuite et se fondant sur un niveau de connaissance quasi nul concernant l'histoire de l'Art.



La plupart des remarques sur l'Art Contemporain que j'ai pu voir sur Q/R sont fondés sur très peu d'arguments intéressants. Pour être brut, je pense juste que les remarques totalitaires sur l'art sont dues à un manque de culture général, d'où le fait qu'elles ne soit généralement pas argumentés.



Avec mon plus grand respect pour tes remarques et tes argumentations.
ONATILO
2008-01-25 22:05:20 UTC
Quelqu'un ( un peintre ,mais je ne me souviens pas qui) a dit

"quand on ne sait pas peindre c'est facile, c'est quand on sait peindre que cela devient difficile"

Alors discipline ou pas essayez,vous comprendrez!
Henri IV
2008-01-25 18:17:08 UTC
Déjà, je trouve que tu généralises un peu. Quand tu parles de l'art, c'est essentiellement des arts visuels. Comment la musique pourrait ressembler à la réalité alors qu'elle est abstraite par nature ?

Ensuite, je suis toujours un peu surpris que tu puisses comparer les arts visuels donc à des disciplines comme les mathématiques, l'histoire, la biologie, etc.

Il y a certes une approche intellectuelle de l'art, avec des critères, on l'apprécie parce que, mais je pense que c'est avant tout du ressenti. Quel rapport avec les disciplines évoquées ci-dessus ? Qu'importent nos sentiments vis-à-vis de tel ou tel théorème ? Ce qui compte, c'est que sa démonstration soit correcte. Il n'y a pas d'état d'âme à avoir.

Enfin, autre chose, pour toi seule compte l'argumentation, la justification. Tout n'est pas dialectique, démonstration. On peut éprouver tel ou tel plaisir, telle ou telle fascination sans pouvoir bien l'expliquer. Je n'ai jamais compris pourquoi j'aimais les sonates de Scriabine. Elles ne sont pas vraiment belles, pas harmonieuses, il y a plein de dissonances, les rythmes sont complexes... Mais elles ont quelques chose, un souffle, une inspiration, quelque chose qui sort de la banalité, quelque chose qui frappe. Donc, ça m'est bien égal de savoir pourquoi ça me plaît. Ce qui compte, c'est le plaisir qu'elles me procurent.

Donc, pour moi, l'art n'est pas une discipline ni une sous-discipline.

La beauté est totalement subjective, elle n'existe pas en soi.

L'art ne doit pas forcément ressembler à la réalité (et le surréalisme alors ?)

Il faut une certaine éducation pour pouvoir l'apprécier.

Quant à la bonne facture, c'est plus délicat. Si l'oeuvre n'est pas de bonne facture, il faut qu'elle soit originale alors, qu'elle ait quelque chose quoi.

Je ne sais pas si j'ai vraiment répondu à la question.



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Je vois que tu n'as pas changé :-) Ramachandran, c'est celui qui a étudié la culture des tomates en milieu tropical, c'est ça ? Il faudrait que tu me dises le titre du bouquin comme ça je l'offrirais à mon père pour son anniversaire.
2008-01-25 17:45:44 UTC
"beau" ne veut rien dire. Les premiers impressionistes ont fait scandal, on refusait leurs oeuvres dans les salons... aujourd'hui ils sont connus admirés (Monet, Renoir...)



l'art n'est pas la realité comme nous le rapelle Magritte :

http://cours.funoc.be/essentiel/article/article_dossier.php?idart=335&id_dossier=2

Il y a l'art figuratif (qui représente une chose réelle : les natures mortes, les paysages, les portraits...) et l'art abstrait ("carré blanc sur fond blanc" de malévitch).



L'art peut être grave : "le viol"Magritte,

L'art ne demande pas forcément d'effort ("fontaine" de Marcel Duchamps : il a signé un urinoir en faïence blanche tout ce qu'il y a de plus banal.) et des fois des heures de travail minutieux.



LES JUGEMENTS ARBITRAIRES : STOP !!

Ce genre de remarque est inacceptable en art, et dans n'omporte quel domaine d'ailleurs. Celui/celle qui t'as dis ça était limité-e, étroit-e d'esprit, avec 1 siècle de retard sur son temps.

Rien en va de soi !! des idées arrêtées comme ça c'est pas possible.
saintegrrr
2008-01-29 21:30:59 UTC
Comme d'habitude d'accord avec toi. "Beau", selon "les gens", ça veut dire "qui ME plaît". Le concept même leur échappe, le fait que depuis des siècles l'Esthétique est une discipline à part entière aussi, le fait que l'on puisse même questionner le mot également. Parce que c'est visuel, tout le monde s'arroge le droit de juger parce qu'il a des yeux, sans jamais penser qu'au-delà du goût il y a des concepts, une histoire, des théories contradictoires, un débat constant.

Je n'ai pas encore lu les réponses ni tes ajouts, mais je pense qu'on va encore avoir droit d'être taxées d' "élitisme" (qui aujourd'hui semble signifier "pas accessible aux spectateurs de TF1 ou M6"), de prétention (parce que rappeler que l'art est un savoir avant d'être une manière de décorer son appartement fait apparemment personnellement mal à certain-e-s) ou encore de "prise de tête" (le mix parfait entre les deux pré-cités).

Bon écoute, histoire d'être vraiment élitiste, prétentieuse et prise de tête, moi je te dirais : que veux-tu attendre de gens qui n'ont toujours pas avalé l'art moderne et qui au mieux acceptent c't'andouille de Warhol parce que "ça va bien au-dessus du canapé" (surtout la série des Marilyn, bien sûr, pas la chaise électrique ou les bites, hein) ?
2008-01-29 18:23:25 UTC
Puisque tu me le demandes, par politesse je viens lire ta question et en survole les réponses.. Plusieurs me conviennent, celle de St Just remet les choses à leur juste place, je crois.. point besoin d'"analyse" supplémentaire.. Tu travailles peut-être pour un des artistes incriminés ou pour ceux qui l'auront mis en avant.. Espérons seulement que tu es bien payée pour ce discours pompeux et que ce n'est pas le contribuable qui en fait les frais.. (edit: je me tamponne de tes théories du complot)

Je n'ai pas actuellement de temps pour les vains et beaux discours, en témoigne ma rare présence ici ces derniers temps..

Mais je confirme et signe mon appréciation sur la verrue desséchée qui pollue toujours un des plus beaux espaces de Paris.. si tu m'y autorises, bien-sûr!



@JBDA> j'ai juste le temps d'analyser en fin de mois ce que l'état me coûte au nom de ce "tout-culturel".. alors l'"analyse" du pourquoi du comment de ces colonnes masturbatoires.. à d'autres.. tout a été dit.. Je laisse Buren à ses burnes (pour paraphraser St Just dans sa conclusion).. burnes, dont visiblement tu n'es pas tout à fait sortie.. pour ne pas dire: dont tu sembles être une troublante illustration.. par ton(?) discours bien ficelé certes mais bien trop académique et moralisateur pour moi.. si si, et j'ai bien compris à te lire que le "pas beau-abstrait-cheap-conceptuel-etc" était la tendance artistique dominante qu'il ne fallait surtout pas juger, juste cautionner! ;)



ou bien.. tu prépares une épreuve du Bac?



@JDBA>Pour résumer.. Même si elle est largement assez polémique tel quel, peut-être aurait-il fallu tourner question comme cela: Les commandes d'état se prêtent-elles le mieux à la critique de nos jours? Là j'y voyais un brin d'humour.. Bref une question à tiroir.. posée peut-être au mauvais endroit et qui sait au mauvais moment.. Tu voudrais de nous une analyse que la plupart des artistes refusent de faire aux-mêmes.. de ce qui ne peut être analysé en trois phrases.. voire pour certains en un seul livre.. Ce n'est pas ici une question de confort mais de moyens.. s'il faut faire 5 ans d'étude pour donner son humble avis sur une oeuvre quelconque.. ou condamner les "non-initiés" au silence.. Quel monde nous proposes-tu? Tu aimes les déballages publics.. c'est très féminin.. d'un coup je me sens plus proche de Christo, tu gagnes! Quand au "bon camp".. no comment.. Au plaisir..



@JDBA-310>Tu es pleine de bons sentiments comme on l'est à 20 ans.. bravo! Mais arrête le délire de persécution, je ne t'ai nullement traité de "vantarde ou prétentieuse".. Je serai cependant tenté de t'encourager à créer un comité de soutien au "malheureux" Buren pour accélerer la mise en route de ses travaux de rafistolage.. au besoin, une délégation permanente près des colonnes aurait peut-être plus d'effet pour retourner l'opinion qu'une "colonne" ici.. et toi qui mime l'avoir compris et l'apprécier pourrait expliquer le concept ou l'interêt aux passants récalcitrants..(bon courage tout de même!) J'en reviens à la réponse de Saint Just qui n'a besoin d'aucune analyse complémentaire et qui répond parfaitement à ta question sans jamais parler de ces fameuses commandes publiques.. Moi, je te rappelle juste que j'interviens à ta demande et que mon avis tout subjectif qu'il est (au delà des raisons qu'au bout du compte je t'ai clairement enumérées par mail) le restera.



JDBA6>A la reflexion, par ton entêtement, peut-être es-tu un peu des deux.. je n'ai aucune prétention ici en ce domaine, juste celle de défendre ceux qui expriment avec leurs mots ou non leur appréciation d'une oeuvre (un comble), quelque en soit la forme.. s'il est bien une discipline ou la subjectivité est reine.. c'est celle-ci! Certains artistes nous imposent (dans tous les sens du terme) les fruits de leur recherche (mot employé pour te faire plaisir) ou leur travail.. quand bien-même ils seraient mandatés pour ça.. comme pour la chanson, pour la cuisine, etc.., encore une fois.. libre à chacun de commenter.. merci.. ;)



A mon tour, j'en appelle à ta prudence ici et ailleurs si tu ne veux pas définitivement faire passer tes protégés pour des gens plus abjects qu'ils ne sont, tant ils seraient hors de perception ou hors d'atteinte du commun des mortels..



En toute objectivité..
2008-01-25 17:42:34 UTC
L'art est subjectif, les mathématiques se veulent le plus objectif possible ... difficile de les comparer.
WIPETKO
2008-01-25 17:32:31 UTC
Quand il cesse de devenir artistique pour devenir mercantile...
Chris72 ♂
2008-01-28 22:52:38 UTC
Je ne me lancerais pas dans un très long exposé stérile. Je ne crois pas avoir assez de culture à déballer. Je vais seulement essayer de donner mon modeste point de vue : l'Art doit être beau, oui. Sinon, ce n'est plus de l'Art. La notion du beau n'est simplement pas la même pour tous et elle dépend aussi du niveau d'évolution culturelle de l'individu. Ce qui semble horrible et choquant à un certain moment, une certaine période, est adulé quelques décennies plus tard (Qu'on se souvienne des anti-Tour Eiffel, anti-Centre Beaubourg (il y en a encore), anti-Pyramide du Louvre, anti-Arche de La Défense,etc.) L'Art se doit de ressembler à la réalité (je pense que là, il est plus fait allusion à l'Art pictural). L'arrivée de la photo a amené les artistes à chercher dans d'autres voies : la photo donnait un reflet fidèle de la réalité, la peinture se devait de créer une autre façon de la représenter. L'Art doit être bien fait : cela veut dire quoi , bien fait ? Que la Tour Eiffel tienne debout, oui, c'est le résultat d'un travail bien fait. Sinon, je ne vois pas très bien ce que recouvre ce terme. L'Art doit se comprendre immédiatement et sans effort : sûrement pas ! L'art peut toucher spontanément, sans explication, comme un coup de foudre, certes. Mais bien souvent, il mérite d'être expliqué, puis compris, pour être apprécié (ou rejeté). Je ne vois pas de quoi l'Art serait une sous-discipline. Le plus malheureux, pour l'Art, c'est que le raisonnement "tous les goûts sont dans dans la nature" prévaut. Ce à quoi je réponds : "oui, le mauvais, surtout " !
2008-01-25 18:17:12 UTC
Salut JBDA, et bien comme tu me l'as demandé, je réponds à ta question :



Les colonnes de Buren sont d'une laideur absolue et d'une inutilité encore plus absolue, si cela est possible. Je refuse de donner de l'argent pour restaurer cette masturbation sortie d'un "artiste" !



Mettons à la place un jardin et des bancs, cela sera joli, utile, et bénéfique pour nos poumons !!!



Le problème cet "art", quand il est exposé de manière ostentatoire dans un lieu public en plein air, est une agression visuelle. J'ai mis des guillemets car ce n'est pas de l'art pour moi, mais une inversion de l'art.
Camus
2008-01-25 17:50:18 UTC
Bonsoir, voici ce que je t'ai trouvé sur l'art...



HISTOIRE DE L'ART





1 PRÉSENTATION



art, histoire de l', discipline qui s’applique à étudier et à restituer l’histoire des arts plastiques et de l’architecture aussi bien par l’énumération objective et détaillée des œuvres qu’au travers de considérations philosophiques et sociologiques. L’histoire de l’art se différencie donc de l’esthétique (branche de la philosophie qui a pour objet l’étude du beau) et de la critique (activité qui a pour objet l’analyse et le jugement d’une œuvre d’art).



2 PREMIERS TRAITÉS D’HISTOIRE DE L’ART

2.1 De l’Antiquité au Moyen Âge



Les premiers traités d’histoire de l’art remontent à l’Antiquité : ainsi, l’Histoire naturelle, traité encyclopédique rédigé par Pline l’Ancien au Ier siècle de notre ère, contient de nombreuses informations sur les artistes de son temps. Un siècle plus tard, le grand voyageur grec Pausanias écrivit une Description de la Grèce, qui constitue également la source d’une multitude de renseignements sur l’architecture, sur la peinture et sur la sculpture hellènes à l’époque romaine.



Au Moyen Âge, les plus importants écrits sur l’art furent le Traité des édifices (VIe siècle), ouvrage de l’historien byzantin Procope consacré à l’architecture de l’époque de l’empereur Justinien Ier, et un traité sur la peinture, sur l’art des vitraux et sur l’orfèvrerie intitulé Traité des divers arts (Diversarum artium schedula), publié au début du XIIe siècle par le moine Théophile (parfois identifié avec Rogerus von Helmershausen, orfèvre allemand).



2.2 La Renaissance



Au XVe siècle, Leon Battista Alberti, architecte et humaniste florentin, rédigea de célèbres traités sur la peinture (De pictura, 1435) et sur l’architecture (De re aedificatoria, 1445, publié en 1485). Le sculpteur italien Lorenzo Ghiberti est l’auteur de Commentaires (1447-1448) qui renferment une évocation de l’art antique fondée sur une étude approfondie des textes de Vitruve et de Pline, des notes sur les artistes italiens du XIVe siècle et des textes autobiographiques.



Toutefois, le véritable fondateur de l’histoire de l’art fut sans doute Giorgio Vasari, qui rédigea les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes italiens (Le Vite de’ più eccelenti pittori, scultori e architettori italiani), somme de biographies publiée pour la première fois à Florence en 1550 ; une seconde version, plus complète, vit le jour en 1568. Vasari considérait qu’après l’âge d’or de l’Antiquité classique, l’art avait fatalement décliné durant le Moyen Âge ; le renouveau datait du XIVe siècle, grâce à des artistes comme Giotto puis, plus tard, comme Michel-Ange.



2.3 Du XVIe au XVIIIe siècle



L’œuvre de Vasari inspira de nombreux auteurs illustres, parmi lesquels le Hollandais Carel Van Mander, qui publia en 1604 le Livre de peinture (Het Schilder-Boeck), ouvrage qui constitue une source d’informations inestimable sur les artistes de l’Europe du Nord des XVe et XVIe siècles.



Au XVIIe siècle, l’Académie, fondée par Charles Le Brun, définit en France canons et lois esthétiques ; Roger de Piles, auteur du Dialogue sur le coloris (1673) et du Cours de peinture par principes (1708), évalua les artistes en fonction de critères (composition, dessin, coloris, expression) qui firent longtemps autorité ; il est vrai qu’à cette époque histoire de l’art et critique étaient encore difficilement dissociables.



Parmi les plus célèbres ouvrages renfermant des notices biographiques figurent également ceux publiés par le théoricien français André Félibien (Entretiens sur la vie et les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes, 1666), par l’Allemand Joachim von Sandrart (Teutsche Akademie der Bau-Bild und Mahlerey-Künste, 1675-1679) et par l’Espagnol Antonio Palomino (Museo pictorico y escala optica, 2 volumes, 1724).



L’une des plus éminentes personnalités dans le domaine de l’histoire de l’art ne fut cependant pas un biographe, mais un archéologue allemand, Johann Joachim Winckelmann, auteur de deux ouvrages majeurs : Réflexions sur l’imitation des œuvres des Grecs en peinture et en sculpture (Gedanken über die Nachahmung der Griechischen Werke in der Malerei und Bildhauerkunst, 1755) et Histoire de l’art de l’Antiquité (Geschichte der Kunst des Altertum, 1764). Winckelmann considérait l’art comme participant à l’évolution générale de la pensée et de la culture ; il tenta d’en expliquer les caractéristiques en tenant compte de facteurs tels que les conditions sociales et les croyances religieuses. Son travail permit à l’histoire de l’art d’être reconnue comme une discipline à part entière et fit de l’Allemagne le foyer principal de son enseignement.



3 CATALOGUES RAISONNÉS ET INTERPRÉTATIONS

3.1 Catalogues et styles



La première chaire d’université consacrée à l’histoire de l’art fut créée en 1844 à Berlin ; c’est à cette époque que furent publiés les premiers catalogues raisonnés, notamment celui de l’œuvre de Raphaël, établi par l’Allemand Johann David Passavant en 1839.



Parmi les projets de grande envergure réalisés au cours de cette période figure le Peintre graveur (1803-1821, 21 volumes), gigantesque catalogue rédigé en français par le graveur autrichien Adam von Bartsch ; le système de numérotation utilisé pour cette étude des graveurs européens fut par la suite adopté par la plupart des historiens.



Le critique d’art et collectionneur italien Giovanni Morelli tenta de donner des bases scientifiques aux questions d’attribution en étudiant minutieusement la manière dont un peintre représentait certains détails morphologiques, comme les oreilles ou les ongles. Son travail eut une grande influence, cette approche méticuleuse et experte devenant un trait marquant de l’ensemble des études concernant l’histoire de l’art durant une grande partie du XXe siècle.



Le critique d’art américain Bernhard Berenson fut le plus célèbre spécialiste de cette approche scientifique, et les différents catalogues qu’il établit, comme les Peintres italiens de la Renaissance (Italian Painters of the Renaissance, 1932), servent aujourd’hui encore de références.



3.2 Wöllflin et l’évolution des styles



L’historien suisse Heinrich Wölfflin (1864-1945) fut sensible à la leçon de son maître Jacob Burckhardt, auteur de la Civilisation de la Renaissance en Italie (Die Kultur der Renaissance in Italien, 1860). Il rédigea les célèbres ouvrages Renaissance et Baroque (Renaissance und Barok, 1888) et l’Art classique (Die Klassische Kunst, 1899) et proposa, dans ses Principes fondamentaux de l’histoire de l’art (Kunstgeschichtliche Grundbegriffe, 1915), une approche de l’analyse stylistique en se fondant sur des principes évolutionnistes.



En distinguant Renaissance et baroque, il caractérisa deux catégories formelles opposées : le linéaire et le pictural, le plan et la profondeur, la multiplicité et l’unité, la forme fermée et la forme ouverte, la clarté et l’obscurité, le statisme et le mouvement. Son analyse visuelle était beaucoup plus subtile et plus rigoureuse que celle pratiquée par ses prédécesseurs ; Herbert Read écrivit de lui : « On peut dire de lui qu’il trouva la critique d’art à l’état de chaos subjectif et qu’il en fit une science. »



3.3 Warburg et le symbolisme des formes



Parallèlement à la méthodologie accordant une importance suprême aux qualités stylistiques des œuvres d’art, il s’en développa une autre, dans laquelle l’œuvre était étudiée comme faisant partie intégrante de l’histoire intellectuelle de son époque. L’interprétation des sujets, l’étude des mentalités et la prise en compte des croyances et des symboles furent les traits dominants de cette approche, dont l’historien d’art allemand Aby Warburg (1866-1929) fut le principal représentant. Sa bibliothèque, transformée en un institut de recherches dès 1921, fut transférée à Londres en 1933 et intégrée à l’université de Londres en 1944.



De nombreux historiens de l’art travaillèrent en relation avec l’Institut Warburg, notamment Ernst Gombrich, auteur de l’Art et l’Illusion (Art and Illusion, 1960) ; cependant, le plus célèbre de ses disciples fut probablement l’Américain d’origine allemande Erwin Panofsky (1892-1968), dont la carrière se déroula principalement à l’université de Princeton, aux États-Unis. Panofsky écrivit des ouvrages majeurs, notamment Architecture gothique et Pensée scolastique (Gothic Architecture and Scholasticism, 1951, traduit en français par Pierre Bourdieu), ainsi que Essais d’iconologie (Studies in Iconology, 1939) et l’Œuvre d’art et ses significations (Meaning in the Visual Arts, 1953), introduits en France par Bernard Teyssèdre.



3.4 Les historiens français



Parmi les grands spécialistes français de l’histoire de l’art figurent Émile Mâle (l’Art religieux du XIIIe siècle en France, 1898), André Michel (Histoire de l’art, 1905-1929), Henri Focillon (la Vie des formes, 1939), Pierre Francastel, qui étudia les liens entre œuvres d’art et société (Peinture et Société, 1952 ; Histoire de la peinture française, 1955 ; la Figure et le Lieu, 1967) et le grand spécialiste de la Renaissance italienne André Chastel (l’Art italien, 1955 ; le Sac de Rome, 1984). Il convient toutefois de préciser que leurs approches demeurent sensiblement étrangères aux méthodes utilisées par les critiques et par les théoriciens de l’art contemporain, qui participent parfois activement aux mouvements qu’ils définissent (Pierre Restany et les Nouveaux Réalistes, Achille Bonito-Oliva et la trans-avant-garde italienne, etc.).


Ce contenu a été initialement publié sur Y! Answers, un site Web de questions-réponses qui a fermé ses portes en 2021.
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