Bonsoir, voici ce que je t'ai trouvé sur l'art...
HISTOIRE DE L'ART
1 PRÃSENTATION
art, histoire de l', discipline qui s’applique à étudier et à restituer l’histoire des arts plastiques et de l’architecture aussi bien par l’énumération objective et détaillée des Åuvres qu’au travers de considérations philosophiques et sociologiques. L’histoire de l’art se différencie donc de l’esthétique (branche de la philosophie qui a pour objet l’étude du beau) et de la critique (activité qui a pour objet l’analyse et le jugement d’une Åuvre d’art).
2 PREMIERS TRAITÃS D’HISTOIRE DE L’ART
2.1 De l’Antiquité au Moyen Ãge
Les premiers traités d’histoire de l’art remontent à l’Antiquité : ainsi, l’Histoire naturelle, traité encyclopédique rédigé par Pline l’Ancien au Ier siècle de notre ère, contient de nombreuses informations sur les artistes de son temps. Un siècle plus tard, le grand voyageur grec Pausanias écrivit une Description de la Grèce, qui constitue également la source d’une multitude de renseignements sur l’architecture, sur la peinture et sur la sculpture hellènes à l’époque romaine.
Au Moyen Ãge, les plus importants écrits sur l’art furent le Traité des édifices (VIe siècle), ouvrage de l’historien byzantin Procope consacré à l’architecture de l’époque de l’empereur Justinien Ier, et un traité sur la peinture, sur l’art des vitraux et sur l’orfèvrerie intitulé Traité des divers arts (Diversarum artium schedula), publié au début du XIIe siècle par le moine Théophile (parfois identifié avec Rogerus von Helmershausen, orfèvre allemand).
2.2 La Renaissance
Au XVe siècle, Leon Battista Alberti, architecte et humaniste florentin, rédigea de célèbres traités sur la peinture (De pictura, 1435) et sur l’architecture (De re aedificatoria, 1445, publié en 1485). Le sculpteur italien Lorenzo Ghiberti est l’auteur de Commentaires (1447-1448) qui renferment une évocation de l’art antique fondée sur une étude approfondie des textes de Vitruve et de Pline, des notes sur les artistes italiens du XIVe siècle et des textes autobiographiques.
Toutefois, le véritable fondateur de l’histoire de l’art fut sans doute Giorgio Vasari, qui rédigea les Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes italiens (Le Vite de’ più eccelenti pittori, scultori e architettori italiani), somme de biographies publiée pour la première fois à Florence en 1550 ; une seconde version, plus complète, vit le jour en 1568. Vasari considérait qu’après l’âge d’or de l’Antiquité classique, l’art avait fatalement décliné durant le Moyen Ãge ; le renouveau datait du XIVe siècle, grâce à des artistes comme Giotto puis, plus tard, comme Michel-Ange.
2.3 Du XVIe au XVIIIe siècle
L’Åuvre de Vasari inspira de nombreux auteurs illustres, parmi lesquels le Hollandais Carel Van Mander, qui publia en 1604 le Livre de peinture (Het Schilder-Boeck), ouvrage qui constitue une source d’informations inestimable sur les artistes de l’Europe du Nord des XVe et XVIe siècles.
Au XVIIe siècle, l’Académie, fondée par Charles Le Brun, définit en France canons et lois esthétiques ; Roger de Piles, auteur du Dialogue sur le coloris (1673) et du Cours de peinture par principes (1708), évalua les artistes en fonction de critères (composition, dessin, coloris, expression) qui firent longtemps autorité ; il est vrai qu’à cette époque histoire de l’art et critique étaient encore difficilement dissociables.
Parmi les plus célèbres ouvrages renfermant des notices biographiques figurent également ceux publiés par le théoricien français André Félibien (Entretiens sur la vie et les ouvrages des plus excellents peintres anciens et modernes, 1666), par l’Allemand Joachim von Sandrart (Teutsche Akademie der Bau-Bild und Mahlerey-Künste, 1675-1679) et par l’Espagnol Antonio Palomino (Museo pictorico y escala optica, 2 volumes, 1724).
L’une des plus éminentes personnalités dans le domaine de l’histoire de l’art ne fut cependant pas un biographe, mais un archéologue allemand, Johann Joachim Winckelmann, auteur de deux ouvrages majeurs : Réflexions sur l’imitation des Åuvres des Grecs en peinture et en sculpture (Gedanken über die Nachahmung der Griechischen Werke in der Malerei und Bildhauerkunst, 1755) et Histoire de l’art de l’Antiquité (Geschichte der Kunst des Altertum, 1764). Winckelmann considérait l’art comme participant à l’évolution générale de la pensée et de la culture ; il tenta d’en expliquer les caractéristiques en tenant compte de facteurs tels que les conditions sociales et les croyances religieuses. Son travail permit à l’histoire de l’art d’être reconnue comme une discipline à part entière et fit de l’Allemagne le foyer principal de son enseignement.
3 CATALOGUES RAISONNÃS ET INTERPRÃTATIONS
3.1 Catalogues et styles
La première chaire d’université consacrée à l’histoire de l’art fut créée en 1844 à Berlin ; c’est à cette époque que furent publiés les premiers catalogues raisonnés, notamment celui de l’Åuvre de Raphaël, établi par l’Allemand Johann David Passavant en 1839.
Parmi les projets de grande envergure réalisés au cours de cette période figure le Peintre graveur (1803-1821, 21 volumes), gigantesque catalogue rédigé en français par le graveur autrichien Adam von Bartsch ; le système de numérotation utilisé pour cette étude des graveurs européens fut par la suite adopté par la plupart des historiens.
Le critique d’art et collectionneur italien Giovanni Morelli tenta de donner des bases scientifiques aux questions d’attribution en étudiant minutieusement la manière dont un peintre représentait certains détails morphologiques, comme les oreilles ou les ongles. Son travail eut une grande influence, cette approche méticuleuse et experte devenant un trait marquant de l’ensemble des études concernant l’histoire de l’art durant une grande partie du XXe siècle.
Le critique d’art américain Bernhard Berenson fut le plus célèbre spécialiste de cette approche scientifique, et les différents catalogues qu’il établit, comme les Peintres italiens de la Renaissance (Italian Painters of the Renaissance, 1932), servent aujourd’hui encore de références.
3.2 Wöllflin et l’évolution des styles
L’historien suisse Heinrich Wölfflin (1864-1945) fut sensible à la leçon de son maître Jacob Burckhardt, auteur de la Civilisation de la Renaissance en Italie (Die Kultur der Renaissance in Italien, 1860). Il rédigea les célèbres ouvrages Renaissance et Baroque (Renaissance und Barok, 1888) et l’Art classique (Die Klassische Kunst, 1899) et proposa, dans ses Principes fondamentaux de l’histoire de l’art (Kunstgeschichtliche Grundbegriffe, 1915), une approche de l’analyse stylistique en se fondant sur des principes évolutionnistes.
En distinguant Renaissance et baroque, il caractérisa deux catégories formelles opposées : le linéaire et le pictural, le plan et la profondeur, la multiplicité et l’unité, la forme fermée et la forme ouverte, la clarté et l’obscurité, le statisme et le mouvement. Son analyse visuelle était beaucoup plus subtile et plus rigoureuse que celle pratiquée par ses prédécesseurs ; Herbert Read écrivit de lui : « On peut dire de lui qu’il trouva la critique d’art à l’état de chaos subjectif et qu’il en fit une science. »
3.3 Warburg et le symbolisme des formes
Parallèlement à la méthodologie accordant une importance suprême aux qualités stylistiques des Åuvres d’art, il s’en développa une autre, dans laquelle l’Åuvre était étudiée comme faisant partie intégrante de l’histoire intellectuelle de son époque. L’interprétation des sujets, l’étude des mentalités et la prise en compte des croyances et des symboles furent les traits dominants de cette approche, dont l’historien d’art allemand Aby Warburg (1866-1929) fut le principal représentant. Sa bibliothèque, transformée en un institut de recherches dès 1921, fut transférée à Londres en 1933 et intégrée à l’université de Londres en 1944.
De nombreux historiens de l’art travaillèrent en relation avec l’Institut Warburg, notamment Ernst Gombrich, auteur de l’Art et l’Illusion (Art and Illusion, 1960) ; cependant, le plus célèbre de ses disciples fut probablement l’Américain d’origine allemande Erwin Panofsky (1892-1968), dont la carrière se déroula principalement à l’université de Princeton, aux Ãtats-Unis. Panofsky écrivit des ouvrages majeurs, notamment Architecture gothique et Pensée scolastique (Gothic Architecture and Scholasticism, 1951, traduit en français par Pierre Bourdieu), ainsi que Essais d’iconologie (Studies in Iconology, 1939) et l’Åuvre d’art et ses significations (Meaning in the Visual Arts, 1953), introduits en France par Bernard Teyssèdre.
3.4 Les historiens français
Parmi les grands spécialistes français de l’histoire de l’art figurent Ãmile Mâle (l’Art religieux du XIIIe siècle en France, 1898), André Michel (Histoire de l’art, 1905-1929), Henri Focillon (la Vie des formes, 1939), Pierre Francastel, qui étudia les liens entre Åuvres d’art et société (Peinture et Société, 1952 ; Histoire de la peinture française, 1955 ; la Figure et le Lieu, 1967) et le grand spécialiste de la Renaissance italienne André Chastel (l’Art italien, 1955 ; le Sac de Rome, 1984). Il convient toutefois de préciser que leurs approches demeurent sensiblement étrangères aux méthodes utilisées par les critiques et par les théoriciens de l’art contemporain, qui participent parfois activement aux mouvements qu’ils définissent (Pierre Restany et les Nouveaux Réalistes, Achille Bonito-Oliva et la trans-avant-garde italienne, etc.).